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Retranscription podcast

Un rêve mal montré émerge, noir et blanc sur blanc. La franche tromperie d’une image qui trahit la raison s’efface. Et la raison trahie se bat contre les sens. Et les sens crient à l’absence de sens mais l’essence est là, multiple, opposée à elle-même. Quand l’écriture des lettres dément celle de l’image, le labyrinthe se resserre et la boucle devient nœud. Or l’homme nu est là, il est sous le manteau du peintre. Ses jambes sont là, serrées seulement pour cet instant figé. Les mots trouvent leur espiègle honnêteté quand je rêve leur transparence. J’exerce le métier de fantôme. Je suis le lien entre les choses. Je suis le concept et le rien, le concept de rien. Ma présence n’est qu’absence. Je suis l’Homme nu, et la grande blouse noire qu’il revêt. Je suis l’ombre qui n’existe pas sans la lumière. Comme le rayon de soleil qui transparait dans la fumée, je suis tellement, tellement peu. Et pourtant. Et pourtant c’est moi. C’est moi le pont entre dit et non-dit. Quand je suis relation, je suis celle que le regard ne saisit pas, quand je suis objet, je suis l’objet vrai, celui hors du tangible. Tout ce qu’entend le lecteur au-delà des lettres, c’est moi. Quand le peintre devient la muse. Je suis leur vestibule, je suis son jardin secret, celui ou iel est rose et chiendent et mousse et lichen et rosée et peintre et modèle et chêne et nénuphar à la fois. Autour d’elleux et entre ellui, comme un spectre de carnaval j’agite mon drap, mais je n’existe pas. Pas plus que la muse nue, pas plus que ses jambes écartées, pas plus que son grand vêtement noir ou sa palette. Cependant j’espère être une joie, la joie de ne pas comprendre, de ne pas être comprise.

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