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Retranscription podcast

Il songe et s’allonge dans la pénombre. Pris de silence, il s’élance dans de lourdes rêveries. Cette absence en toute conscience le dissocie de la réalité. Un brouillard s’empare de sa corporalité, il ne tente plus de se démener. Il aime se laisser emporter. L’état d’hypnose comme exutoire lui permet de s’évader de cette douce torture qu’est l’humanité.  Pourtant rêver, il y montre tout intérêt. A la fois contradictoirement poétique, il ne veut plus penser, ne pense plus mais songe au fait de rester non éveillé. Les échos se font multiples dans sa cage thoracique, des vibrations mélangées au son le bercent et le renversent. Il plonge au loin des bruits qui le font frissonner. Il s’approche. Est attiré par un regard. Il brasse plus profond. Il admire ces iris qui reflètent la lumière des profondeurs. Ces épineuses organiques lui rappellent la douceur du toucher qu’il eut autrefois. Toutefois, l’humain qu’il était ne lui revient pas, il n’en veut pas. Il tend l’oreille, se détache de ses sens pour aller voir plus loin. Il est frileux mais s’approche doucement du paradoxe, l’effleure. Il fait pluvieux. L’orage le gifle et la foudre lui donne l’envie d’aimer. Il brise sa coquille et suggère la lumière. Les reflets lui font éprouver l’envie d’errer, il se laisse s’envoler. Emporté par un sentiment d’hiver, l’écume du ressenti, il la chérit. Il se sent dépourvu, l’inconnu méconnu. La vue lui procure sensations, il accueille l’obsession. L’ivresse des couleurs lui procure du bonheur. « Le temps de vivre », disais-tu. L’homme que j’étais ne saisissait plus le temps. Ce concept, si abstrait qui me piétinait à cause de cette foutue société. Cette mesure qu’on m’a infligée m'a déstructuré. La notion de réalité était dissociée du cycle habituel de la lune et du soleil que les aiguilles emmêlaient. Ne plus prendre le temps, le laisser défiler, ne plus l'emprisonner, le temps d’un instant, ces barreaux de lumière m'étaient tout de même si chers. La douleur d’être trop humain me plongea dans une obsessionnelle solitude que le désert ne saurait combler. L'absence de grain dans le sablier me laisserait oublier les événements passés, futurs et présents pour juste vivre à plein temps. Le cercle obsessionnel du coucher et du lever serait abrégé. Jusqu'à s'en évaporer à en devenir brouillard de fumée. La consommation de temps n’est qu’égal aux cigarettes qu’on s’enfume pour le laisser se défiler. « Le temps de vivre », vous dites. Mais ne dites rien, laissez-moi le temps. Le temps d’un visage, le temps d’un regard, le temps d’un toucher. Le transparent du temps si pertinent que l’humain ne me laisse plus le temps de le constater. Il n’est pas l’heure. Jeune ou vieux lecteur, le temps n’est pas un film, il n’existe pas de durée. Et comme concept étonnant, l’âge est pourtant trop évident. Le calcul est vite fait, j’ai chiffre an et la mort m’attend.

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