Retranscription podcast

Le prêtre [récitant avec un léger dédain et une voix croassante] : Mes chers frères, mes chères sœurs, je déplore sincèrement la mort de notre bien-aimée Barbara. Ce fut une poissonne brave, attentionnée, aimante et chaleureuse. Son courage et sa hardiesse lui ont permis de se sortir des pires situations et elle a toujours su se relever et aller de l’avant. Ce furent les premiers mots qu’Inès Paddon entendait à propos de sa mère. Ses yeux commençaient à la piquer alors que son cœur restait froid. Des larmes chaudes coulaient le long de ses joues. Noyée dans ses sanglots, elle cherchait désespérément du réconfort. Soudain, en levant la tête, elle croisa le regard de sa tante Clothilde qui se pencha vers elle et lui susurra à l’oreille [voix mystérieuse et feutrée] : « Ta mère n’était pas celle que tu crois… ». Inès fut surprise de la voir disparaître aussitôt au fond de l’église. Des frissons lui parcouraient le corps. Cette glaçante interaction la laissait perplexe. Que voulait-elle dire ? Ces mots qui résonnaient encore en elle attisaient le feu de sa curiosité. Était-elle impliquée dans de brûlantes affaires ou dans de froides accusations ? Elle se leva précipitamment, pleine de détermination à élucider le mystère. Sa curiosité débordante l’avait conduite jusqu’à la mairie en espérant pouvoir trouver les informations qu’elle recherchait. Inès [voix essoufflée] : Bonjour, que pouvez-vous me dire à propos de Barbara Cudaaaaargh ? Personne au comptoir [cri de surprise d’une voix résonnante] : AAAH ! [Chuchotements intrigués dans la mairie] Un homme nommé Philip O’camp sort du tiroir avec férocité une affichette. On pouvait lire en gros caractères : « RECHERCHÉE ACTIVEMENT ». Philip O’camp [ton outragé] : Vous ne saviez pas ?! Elle a passé ses 25 dernières années en prison ! Vous avez là la plus grande baronne de substances illicites de la contrée ! S’exclama le téméraire secrétaire du maire. Toute chamboulée, elle quitta le bureau de mairie le cœur retourné par cette information assourdissante. À peine sortie du bâtiment… [Sons de cor, annonce résonnante et nasillarde] : Nous venons d’apprendre le décès de la plus grande baronne d’élixir du Pays. Les obsèques de Barbara Cudaaaaargh touchent à leur fin. Inès Paddon [voix cassante, comme si elle allait pleurer] : C’en est trop de cette mascarade ! Inès Paddon était chamboulée par ces non-dits et ses questions qui se bousculaient encore dans sa tête. Après avoir erré dans les rues sans trouver de réponses convaincantes, elle se dit : Inès Paddon [avec soulagement] : Aaah... Je suis épuisée. Je vais aller faire un tour à la mer, sur la plage. C’est le seul endroit où je me sente vraiment bien. Ainsi, elle rebroussa chemin et prit le carrosse numéro 4 en direction de la plage. Arrivée à destination, elle aperçut une barque au loin. Inès Paddon [voix méfiante] : Étrange... mais j’aime le goût du risque. Elle l'atteignit et sauta dedans. Inès Paddon [voix satisfaite] : Génial, il y a même une rame fournie avec ! Ainsi, elle s’écarta de la terre, fiévreuse de se rendre au large. Puis… [bruit de choc léger] elle percuta quelque chose. Inès Paddon [énervée] : AAAARG mais c’est quoi ça ?! Vivement la COP24, qu’on résolve ces problèmes de déchets dans les eaux... Je te jure aucune conscience écologique.......!!!!! Il s’avérait que le déchet avait en fait un aileron et des dents pointues. Mais l’air pas si menaçant. [Bruits de vaguelettes et voix animée et enjouée] : Bonjour. Tu viens me faire ma livraison journalière ou bien ? Ça fait trois jours que je n’ai pas pu mettre les pieds sur terre ! Inès Paddon [voix interloquée] : P… pardon ? Le requin marteau complétement marteau [voix assurée] : Mais enfin, c’est moi, le requin marteau complètement marteau. C’est bien vous la plus grande baronne d’élixir de la ville ? Inès Paddon [hésitante] : Euh...Non... Le requin marteau complétement marteau : Vous lui ressemblez fortement alors. Vous n’avez jamais pris un de ces fameux élixirs qui transforment les poissons en humains et inversement ? C’est madame Barbara Cudaaaaargh qui les livre. Elle est connue de tous ! Mais elle n’avait pas que des amis... Certains la détestent. Ils voient ça comme une drogue où je ne sais pas quoi... Mais aucun rapport ! Cependant, je pense que vous êtes la seule ici à ne pas la connaître. Soudain, tout prit sens. Elle agita sa rame dans tous le sens. Inès Paddon [avec entrain] : Merci ! Merci ! Le requin marteau complètement marteau était abasourdi par ce brusque départ. Sur le chemin du retour, Inès Spadon ne prit même pas la peine d’attendre le carrosse numéro 4 dans le sens inverse. Elle courait de toutes ses forces à travers les rues. Dans sa course, elle pensait à toutes les personnes qu’elle avait rencontrées. C’est vrai que son amoureux de CM1 avait vraiment la tête d’un cabillaud... Et son poisson croquette, parfois il semblait tellement humain qu’il allait aux toilettes avec elle… Ni une ni deux, elle franchit la porte de chez sa tante. Inès Paddon [voix assurée] : Je sais tout ! J’ai rencontré un requin qui m’a tout avoué à propos de ma mère. De son air mystérieux et toujours avec sa cape noire sur les yeux, elle lui répondit : « Tu as percé le secret... Maintenant, c’est à toi de prendre la relève. Mais attention, elle aurait voulu que tu sois le plus discrète possible... » Puis, elle lui tendit une valise qui contenait... une toute petite feuille avec une étrange recette dessus : « Deux topinambours Trois œufs pourris De l’huile d’olive de Kabylie » La tante [voix mystérieuse et feutrée] : Personne ne détient cette recette... Sauf toi désormais. Tu peux maintenant perpétuer l’histoire...