Retranscription podcast
[Musique de jazz] Femme d’une voix embourgeoisée et nasillarde : Voilà encore une fois un mec chelou… à chaque fois que je me lève, un mec (en plus moche) s’empresse de regarder sous ma robe ! Mais alors celui-là c’est le pompon, il est en chien c’est sûr ! Et par-dessus tout il se met sous ma robe ! Choquée qu’un inconnu ose me faire cet affront, je reste figée, outrée. Mais en tendant l’oreille, j’entends un petit bruit, un tout petit cliquetis puis, plus rien. Une feuille d’arbre passe dans un silence et le voilà debout à côté de moi une pipe à la main. Mes esprits me revenant, je m’élance en lui gueulant : « Mais vous êtes qui ? Un taré ? Un psychopathe ? Expliquez-vous ! Enfin non, barrez-vous ! » Cet homme me regarda avec un regard de compréhension puis il part sans un mot dans un silence de marbre et un nuage de fumée. Je reste là, un peu conne, ne comprenant absolument pas ce qu’il venait de se passer. Quelques semaines plus tard alors que je m’emmerdais dans ma grande demeure attendant le retour de mon mari (qui doit batifoler avec « Rrrrose » comme il l’appelle… moi je l’appelle madame Sélavy, mais bon très probablement une autre pimbêche qu’il a rencontrée dans bar, bref) je décidais donc de changer d’air et d’aller me balader dans le jardin de la commune. Et c’est là que je vis cet homme, le même que la dernière fois : un homme vêtu d’un costume de velours brun, avec des chaussures particulièrement affreuses. Je me saisis alors de mon courage et m’élançai à sa poursuite. Essayant d’être discrète et de ne pas faire trop de bruit, nous sommes passés par de nombreux endroits assez incongrus. Nous sommes passés à côté d’un glacier, dans un zoo, près d’une piscine et pour finir nous nous sommes arrêtés devant un cimetière. Il s’est retourné et m’a regardée, fixement. Après un long moment de solitude, s’échangea un dialogue : - Qui êtes-vous ? lui demandai-je … Femme : Vous Homme d’une voix grave et mystérieuse : … Je… … (moment de silence) Homme : Je, j’exerce le métier de fantôme. Femme : De fantôme ? Homme : Oui je n’ai pas la prétention d’exister, je choisis de n’obéir à aucune règle, et dans cette absence de règles, le monde est devenu pour moi un champ de joie. Je compris. Je partis. [Musique de jazz]